Rancune
Chef des partisans de Rancune
Messages : 96
Âge : 29
Personnage
Sexe: femelle.
Âge:
Don: aucun (né-sans-don).
 |  Sujet: | Rancune  Sam 20 Mar 2010 - 22:18 | |
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| Vous
- Prénom : Léa.
- PUF : Zean.
- Sexe : féminin.
- Âge : 15 ans.
- Date de naissance : le 22 avril 1 995.
- Pays : France.
- Quelques mots sur vous : on va dire que je hais les cours et tout ce qui s'y rapporte, mais que j'adore écrire et que j'ai des facilités dans toutes les matières (sauf les mathématiques et l'EPS)... Je suis aussi perfectionniste, emmerdante et asociale. Voilà, on va dire que c'est tout. Si vous voulez en savoir plus sur moi, bah... parlez-moi, je ne mords pas (normalement). J'ai failli oublier : si vous trouvez quelqu'un qui est plus flemmard que moi, prévenez-moi, c'est qu'il a dû y avoir une rupture dans la trame de l'espace-temps.
| Magic Warriors
- Comment avez-vous découvert le forum ? Attendez... Euh... C'est pas moi qui l'ai créé ? o_O"
- Vos premières impressions : bah, je suis contente de moi, il faut dire. Parce que ça m'a demandé pas mal de boulot. Quoi, vous vous en fichez ?
| Votre personnage
- Noms : Petite Innocence (chaton du Clan de l'Orage), Rancune (chef des partisans de Rancune).
- Sexe : femelle.
- Âge :
- Lune de la naissance :
- Clan : partisans de Rancune.
- Rang : chef.
- Don : aucun.
- Famille :
- Père : Étoile du Crépuscule.
- Mère : Flamme Ardente.
- Grand-père : Vision du Cauchemar.
- Grand-mère : Existence Poussiéreuse.
- Frères : Patte Noire, Étincelle de Sang.
- Sœur : Éclat de Feu.
- Oncle : Hésitation Éphémère.
- Tantes : Larme de Cristal, Énergie Virevoltante.
- Description psychologique :
| Rancune est dure. La vie ne lui a pas fait de cadeau. Son histoire est tapissée de morts et de sang, de dégoût et de rejet, de préjugés et de méchanceté. Elle ne fait que... s'adapter en conséquence, se cacher sous une carapace. Son nom en atteste. Ne pensez pas que Rancune est foncièrement mauvaise ; ce serait bien mal la juger. Son caractère est à la fois plus complexe et plus simple que cela...
| Imaginez une chatte distante, froide, prudente, qui ne s'attache pas, qui n'accorde pas sa confiance au premier venu. Imaginez une chatte intelligente, calculatrice, manipulatrice et déterminée. Ajoutez à ce portrait sommairement brossé un don indéniable pour diriger, exhorter, convaincre les autres, et vous obtenez Rancune : presque une chariste, en somme. Presque, là réside l'essentielle différence ! Sans ce « presque », qui sait ce qui serait advenu de Rancune ? Oui, que serait-il advenu de Petite Innocence si un don s'était manifesté... ? Nul ne sait prédire les issues des « si » avec lesquels tous les êtres doués d'intelligence ont l'art de torturer leur esprit, mais nous pouvons imaginer ces issues. Peut-être serait-elle devenue un chef de Clan respecté et apprécié pour sa droiture et son honnêteté. Ou alors, elle aurait grandi, dans son monde de candeur et de naïveté, dans le doux cocon de son Clan natal, le Clan de l'Orage, devenant une guerrière aimable et respectée...
| Cessons de parler de ce qui aurait pu être. Rancune est, avant toute chose, débordante de... rancune. Contre son père. Contre les Clans. Contre les chats dotés d'un don. Elle est plus ou moins incapable d'aimer d'autres félins. Si elle aime, c'est avec tant de conditions qu'on ne peut plus tellement nommer cela de l'amour. Ou même de l'amitié. Elle considère ses fidèles partisans comme ses seuls et uniques confidents : en eux, elle place une confiance aveugle. Elle sait qu'ils feront tout pour l'aider dans sa tâche démesurée : rétablir la crédibilité des nés-sans-don, en prouvant qu'ils n'étaient ni des erreurs du Clan des Cieux, ni des êtres immondes issus de quelque malformation tordue... En prouvant qu'ils méritaient le respect, une place dans les Clans, et même plus : une identité ne se résumant pas à leur absence de don. Utopiste ? Non. Rancune croit sincèrement en son projet, et sait qu'il ne tient qu'à elle de le réaliser. Et puis, si Rancune avait été une simple rêveuse aux buts un peu fous, comment aurait-elle réuni autant de partisans ?
| Le but de Rancune n'est pas seulement altruiste et juste. Il est aussi égoïste. Même si elle avait pu offrir le respect aux nés-sans-don sans se battre, elle ne l'aurait pas fait. Elle aurait combattu ces chats qui l'avaient tous rejetée sans même apprendre à la connaître. Elle se serait vengée dans le sang, quitte à détruire la Vallée... Et ce, même contre la volonté du Clan des Cieux, en lequel elle croit, ainsi que tous ses partisans. Effectivement, Rancune n'accorde aucune importance au code du guerrier : sa coalition de rebelles n'est pas un Clan, et selon elle, seuls les Clans doivent respecter ces règles ancestrales. La rancune de cette chatte dépasse tout ce en quoi elle croit, tout ce qu'elle respecte. Sa haine envers les Clans n'a aucune limite et sa soif de vengeance est intarissable...
| Rancune n'aime pas la saison des neiges, qui fait ressortir son pelage d'ébène comme une goutte de sang sur la feuille d'un arbre en été, la rendant plus visible aux yeux de ses ennemis. Elle n'apprécie pas non plus la pénurie de proies qui s'ensuit et qui l'affaiblissent, elle et ses partisans. Rancune déteste l'injustice, les Clans, son père qui l'a trahie, les hypocrites, les menteurs, et les suiveurs. Elle n'a que faire du goût des proies qu'elle dévore : il ne s'agit pas pour elle d'un plaisir, mais d'une nécessité. Pour finir, Rancune n'apprécie pas beaucoup de choses. Certes, sa vie ayant été plus que difficile, elle a appris à profiter des plaisirs simples de la vie, comme faire une sieste au soleil ou boire une eau fraîche et limpide par un jour d'été brûlant... Mais c'est plus ou moins tout ce qu'elle aime.
Description physique :
| La noirceur de l'onyx. La sombre teinte de la nouvelle lune. Un voyage au fin fond des ombres. Le pelage de Rancune est si noir que quiconque y plonge son regard perd tous ses repères. Aucune tache de lumière ne s'accroche à cette fourrure. Non, rien, rien d'autre qu'un noir de jais infini qui égare la vue. Hormis sa couleur fascinante, il faut bien sûr noter que ce pelage est court et soyeux, qu'il est bien lustré en permanence, et que s'il n'avait pas été si sombre, il aurait sans doute brillé de santé...
| De longues moustaches frémissantes, toujours à l'affût, d'un blanc éclatant qui contraste violemment avec la noirceur de la fourrure de Rancune, ornent sa face d'une touche presque mignonne — mais ne vous y trompez pas. Un corps mince, élancé, sous lequel roulent des muscles puissants et destructeurs, lui permet de combattre avec fougue et puissance. De longues pattes fines et gracieuses la portent aussi loin et aussi longtemps qu'elle le veut. Ses griffes blanches, étincelantes, aiguisées comme des couteaux, sont capables d'ôter en un clin d'œil la vie à n'importe quel être vivant, qu'il soit proie ou prédateur. Une longue queue sombre, qui oscille au rythme de ses humeurs, l'aide à garder l'équilibre en toutes circonstances. Son nez d'un rose uni est en permanence en quête de nouvelles odeurs à analyser. Ses oreilles vibrantes captent le moindre son avec une effarante efficacité. Des crocs luisants, plus blancs encore que ses moustaches, lui offrent le pouvoir de tuer quiconque s'opposera à elle.
| Et ses yeux dorés éclatants, plus froids que la mort, expriment une détermination infinie et et une rancune sans limites envers tous les Clans de la Vallée...
| Voici l'image de Rancune telle que vous pourriez la rencontrer au détour d'un chemin... Une prédatrice, dotée de tous les atours que la Nature ait pu lui offrir en contrepartie de son absence de don.
| Les expressions du visage de Rancune sont peu variées et difficiles à déchiffrer. Quand elle est heureuse — ce qui est très rare —, elle arbore un demi-sourire mystérieux et souvent ambigu. Si elle est triste en revanche, elle se parera d'une expression totalement neutre, expression qu'elle présente la plupart du temps quand elle ne ressent rien de particulier. Lorsqu'elle est en colère, une ombre menaçante passe sur son visage et son regard d'or se fait plus acéré, plus inquisiteur. Si elle a peur, ce qui n'arrive pratiquement jamais, elle fait tout pour le dissimuler, de même lorsqu'elle est épuisée ou dans un état de faiblesse quelconque.
| Si vous voyez un jour sourire Rancune — sourire vraiment —, cela signifie qu'elle aura atteint son objectif : la réhabilitation des nés-sans-don et leur réintégration dans les Clans de la Vallée.
Histoire :
| La femelle au pelage flamboyant acquiesça avec un grand sourire. Elle tourna son regard vers l'autre et le contempla aussi intensément que le coucher du soleil. Le matou parut un peu gêné et détourna le regard, ce qui amusa l'impudente femelle qui se leva et frotta son museau contre celui du mâle. Le mal-être de ce dernier disparut aussitôt et il rendit l'attention à la chatte, ses yeux brillant de bonheur.
« Même les étoiles ne peuvent égaler ta beauté, Flamme Ardente ! souffla-t-il à l'oreille de sa compagne.
— Et toi, tu es le plus beau matou qu'il m'ait été donné de voir », répliqua-t-elle avec espièglerie.
| Flamme Ardente se blottit contre le chat noir en ronronnant, et il lui donna un coup de langue amical sur la tête.
« Comment vont-ils ? chuchota le mâle en jetant un regard au ventre gonflé de la rouquine.
— On ne peut mieux, répondit cette dernière, une lueur maternelle brillant dans ses prunelles. Imagine leur fierté lorsqu'ils apprendront que leur père est le chef du Clan de l'Orage, Étoile du Crépuscule !
— Et lorsqu'ils sauront que leur mère est une farouche guerrière fidèle aux siens, ils suivront son modèle d'excellence jusqu'à devenir les plus grands chasseurs de toute la Vallée ! » répliqua immédiatement le dénommé Étoile du Crépuscule comme pour détourner le compliment qu'il venait de recevoir.
| L'expression ravie de Flamme Ardente demeura un instant sur son visage, mais se transforma lentement pour devenir inquiète. La chatte semblait avoir pensé à une horrible éventualité concernant ses futurs chatons.
« Et... et si... souffla-t-elle, hésitante, tandis que le regard d'Étoile du Crépuscule se durcissait, Et s'ils n'avaient pas de don ?
— Ne sois pas ridicule ! gronda le matou noir. N'y pense même pas. Tous nos petits auront des dons, j'en suis certain.
— Oui... Tu dois avoir raison, dit Flamme Ardente après une courte pause. Il est tard... Nous devrions rentrer au camp. »
| Étoile du Crépuscule acquiesça et les chats se levèrent avant de descendre du plateau montagneux sur lequel ils étaient juchés. La nuit tombée, le temps s'était rafraîchi et les félins frissonnèrent malgré leur épaisse fourrure. À moins que ce ne fut pour une toute autre raison...
* *
*
| Ce matin-là, le Clan de l'Orage était calme. Pas un bruit, pas un mouvement dans le camp nimbé de la lumière de l'aube naissante. Tous les félins étaient assoupis dans leurs tanières végétales. Sauf un. La petite tête d'un chaton au pelage flamboyant pointa le bout de son museau hors d'un enchevêtrement de roseaux cassés et de branches pointues avant de humer l'air avec délices. La petite fit volte-face et le bout de sa queue en panache disparut dans l'antre qu'elle venait de quitter.
« Allez, debout, on va jouer ! Venez, Patte Noire, Patte Étincelante, Petite Innocence ! » cria-t-elle sans se soucier du nombre de chats qu'elle réveillerait en parlant si fort.
| Des grognements ensommeillés s'élevèrent dans la pouponnière. L'impertinent chaton sortit à nouveau, dévoilant un épais pelage roux et des yeux jaunes animés d'une lueur espiègle. Cette petite paraissait capable de faire trois fois le tour de sa Vallée natale en sprintant et d'être encore en forme. Ce n'était apparemment pas le cas du petit chat noir qui venait de quitter la tanière en titubant : ses pattes fragiles semblaient ne soutenir qu'à peine son maigre poids. Il voulut parler, mais un grand bâillement l'arrêta dans son élan. Tandis que le chaton noir dévoilait ses petites dents pointues, un autre petit au pelage roux déboula hors de la pouponnière et bouscula le frêle animal, qui bascula en miaulant.
« Fais place, Patte Noire ! gronda le nouveau venu, l'air énervé.
— Hé, Patte Étincelante, s'indigna la femelle qui était sortie la première, fiche-lui un peu la paix ! »
| Patte Noire se releva maladroitement et lança un regard mi-dégoûté, mi-apeuré à Patte Étincelante, qui releva fièrement la tête et lança :
« Patte Noire traîne toujours. Il va bien falloir qu'il apprenne à se remuer un peu s'il veut devenir guerrier.
— Et pourtant, c'est lui qui court le plus vite », dit une voix.
| Tous les petits se tournèrent vers l'entrée de la tanière. Une petite femelle à la fourrure noire comme la nuit venait de les rejoindre.
« Te voilà, toi, grommela Patte Étincelante.
— C'est vrai, vous vous souvenez ? poursuivit la nouvelle venue en ignorant son frère. Quand on a fait la course autour du camp, c'est lui qui a gagné.
— Petite Innocence ! s'exclama Patte de Feu, l'air espiègle. Tu aurais dû mentir, tu sais bien que Patte Étincelante n'est qu'un mauvais joueur ! Il va se vexer parce qu'il est arrivé dernier.
[b]| Petite Innocence et Patte Noire sourirent, mais Patte Étincelante tourna la tête en grommelant.
« Allez, arrête de bouder, dit Patte de Feu à ce dernier. C'était une simple boutade.
— Que se passe-t-il, les petits ? » intervint une voix familière.
| Dans un ensemble parfait, les chatons se retournèrent pour faire face à leur père qui venait de les rejoindre en silence. Ses yeux vairons fixaient froidement la fratrie, s'arrêtant plus longtemps sur le frêle Patte Noire.
« On ne fait rien, papa... On discute, c'est tout », hésita le chaton.
| Le regard du chef de Clan se fit plus sec et acéré. Patte Noire se recroquevilla sur lui-même, effrayé.
« Étrange, souffla Étoile du Crépuscule. Habituellement, les chatons jouent plus qu'ils ne parlent. Allez donc bavasser ailleurs, votre mère est fatiguée et vous allez finir par la réveiller, si ce n'est pas déjà fait. Allez, filez ! » s'enflamma-t-il.
| Les chatons s'en furent en trottinant, la queue basse comme s'ils avaient commis une faute. Seule Patte de Feu se retourna, et elle vit la queue noire de leur père disparaître dans la pouponnière. Les quatre jeunes chats s'arrêtèrent non loin du Promontoire, un énorme rocher moussu.
« Je n'y crois pas ! s'indigna Petite Innocence. Qu'est-ce qu'on lui a fait pour qu'il soit si méchant avec nous ?
— Je ne sais pas, marmonna Patte de Feu qui avait l'air tout aussi outrée.
— C'est le chef du Clan, intervint Patte Noire. Je crois qu'il pense qu'on lui fait honte... Enfin, pas vous, dit-il précipitamment en voyant Patte Étincelante lui jeter un regard noir. Surtout... moi.
— Ah non ! feula Patte de Feu. Tu ne vas pas recommencer !
— S'il te plaît, arrête de dire que je suis au même niveau que vous. Je sais très bien que je suis le plus faible. C'est gentil de vouloir m'aider, mais ça ne sert à rien... Papa s'en fiche de moi...
— Mais... » souffla Patte de Feu.
| Patte Noire tourna résolument la tête et s'assit dans une attitude digne. Petite Innocence le détailla du regard : il paraissait frêle, avec ses pattes maigres et son pelage terne. Il avait peut-être raison...
« Patte Noire, tu n'es qu'une cervelle de souris, lança Patte Étincelante. Papa m'a dit l'autre jour que si tu voulais devenir guerrier, tu devrais faire tes preuves, parce que pour l'instant, il songe à ne pas te nommer apprenti lorsque tu auras atteint tes six lunes ! Alors au lieu de ruminer, bouge-toi un peu !
— Tu es vraiment méchant ! » s'indigna Petite Innocence.
| Patte de Feu feula en direction de son frère au pelage roux, sortant ses griffes et le toisant d'un air menaçant. Patte Noire, quant à lui, plutôt qu'être vexé par les propos de Patte Étincelante, paraissait gêné que ses sœurs prennent sa défense. Patte Étincelante s'éloigna, la tête et la queue levées bien haut, puis s'engouffra dans la pouponnière, rejoignant ses parents.
« Quel faux-jeton, cracha Patte de Feu en donnant un coup de patte dans le vide d'un air rageur, toujours à aduler papa parce que c'est le chef du Clan ! »
Chapitre 2 : Dons
| Petite Innocence n'était qu'une boule de fourrure noire recroquevillée dans la pouponnière. Son corps se soulevait doucement au rythme de sa respiration paisible. Elle frémit lorsqu'une silhouette au pelage de feu pénétra dans l'antre. Le chaton noir ouvrit des grands yeux jaunes et observa sa mère qui venait d'entrer. Cette dernière aperçut sa fille et la rejoignit en quelques pas feutrés. La reine émit un doux ronronnement avant de couvrir Petite Innocence de coups de langue affectueux. Le chaton se laissa faire, ravi. Lorsque Flamme Ardente eût fini la toilette de la petite boule de poils noire, elle l'attrapa par le cou et l'emmena en dehors de la pouponnière en prenant garde à ne réveiller aucun des frères et sœurs de Petite Innocence. C'était l'après-midi et un soleil de plomb frappait le territoire du Clan de l'Orage. Les félins allaient et venaient ; aucun d'entre eux ne paraissait inquiet ou effrayé.
« On va où, maman ? » demanda Petite Innocence d'une voix ensommeillée.
| Flamme Ardente déposa la petite à terre pour pouvoir lui répondre.
« Nous partons visiter les terres de notre Clan », miaula-t-elle.
| Sans plus de cérémonie, elle reprit la jeune chatte dans ses mâchoires et se dirigea en trottinant vers l'entrée du camp du Clan de l'Orage. Mais un matou noir aux yeux vairons s'interposa. Il posa son regard si étrange sur le chaton que portait Flamme Ardente.
« Attends, lança-t-il. Où emmènes-tu Patte Noire ? »
| La reine au pelage roux reposa Petite Innocence par terre avant de pousser un profond soupir.
« Ce n'est pas Patte Noire et tu le saurais si tu prêtais un tant soit peu d'attention à tes propres petits, Étoile du Crépuscule. »
| Le mâle secoua la tête d'un air agacé.
« Peu importe, grogna-t-il. Alors ? Où l'emmènes-tu ?
— Sur l'Île-Patte. »
| Petite Innocence, assise dans l'herbe grasse du camp, dressa les oreilles et écouta attentivement la conversation des adultes. Elle sentait qu'ils lui cachaient quelque chose... Mais quoi ? Soudain, Étoile du Crépuscule lança un regard glacial au chaton.
« Je vois, dit-il froidement à sa compagne tout en fixant sa fille, tu veux lui parler des dons à l'écart des oreilles indiscrètes. Bonne initiative. Allez, vas-y, Flamme Ardente. »
| Mal à l'aise, la petite chatte noire se mit à réfléchir frénétiquement tandis que sa mère la reprenait et sortait finalement du camp. Elle se tortilla pour voir son père aboyer des ordres à un groupe de jeunes guerriers oisifs. Son esprit juvénile retournait le problème dans tous les sens, en vain. Elle était incapable de se souvenir qu'on ait jamais évoqué les « dons » devant elle. Et elle avait le sentiment que sa mère voulait ne pas lui en parler dans le camp
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